Quantcast
Channel: Mes créations et réflexions – Design & graphisme par Geoffrey Dorne –
Viewing all articles
Browse latest Browse all 111

Design et exploitation animale contre la pollution ? #PigeonAir

$
0
0

Ce matin, j’ai reçu un mail qui m’informait du tout nouveau projet signé PlumeLabs & DigitasLBi (une agence de « transformation digitale »). Vous connaissez certainement PlumeLabs, cette entreprise française très intéressante qui a pour but de nous faire comprendre la météo… de la pollution de nos villes ! L’idée est bonne puisqu’elle permet à chacun de se tenir informé mais aussi, grâce à des capteurs, de devenir porteur d’information sur la pollution de son quartier par exemple.

plu

Cependant, la dernière opération intitulée PigeonAirPatrol, me laisse un arrière goût de mauvaise campagne de com’. Rassurez-vous, nous ne sommes pas au niveau de ce que Wiko nous avait proposé l’an dernier, mais l’utilisation de pigeons comme des « supers héros qui survolent la ville » et la mise en avant de ces « justiciers des airs » me fait croire tout l’inverse. Le but de ce projet est pourtant en apparence assez original : on met des capteurs sur des pigeons pour qu’ils survolent Londres et afin de mesurer les taux de dioxyde d’azote, d’ozone et de composés volatils dans l’air afin de réaliser une cartographie. Réel projet de design ou campagne de communication ? Le projet possède aussi son compte twitter, son hashtag, son site Internet, ses petites vidéos en slow motion.

pi3

Sur Numerama, Romain Lacombe, fondateur de Plume Labs, explique sa démarche : « La législation interdit de faire voler des drones au dessus des villes, il a fallu se rabattre sur une autre solution. On s’est arrêté sur les pigeons ». Pas de drones ? Donc des pigeons… normal. Heureusement qu’il existe des drones pour déminer les colis piégés dans les gares, le cas échéant, certains animaux auraient pris cher 😉

pi4
pi pi2

Bref, ce qui me gène dans cela, ça n’est pas du tout la mission, il est tout à fait pertinent de mesurer le taux de pollution et de mieux comprendre pour mieux agir… Mais c’est l’exploitation animale – même à petite échelle – qui est faite pour cette campagne. Il est bien-sûr précisé que ces pigeons sont suivis par un vétérinaire et ils ont même des petits cintres pour poser leur sac à dos… Mais qu’est-ce que ces animaux en retiennent ? Qu’est-ce qu’ils ressentent ? Est-ce que cela est plaisant pour eux ? Pourquoi ont-ils des « jours de repos » ? Est-ce que c’est un réel projet de design ou une campagne de communication pour faire valoir un produit technologique ? Pourquoi ne pas plutôt faire porter ces capteurs à des gens ? Les installer sur des ballons à hélium ? Sur la grande roue de Londres ? Les installer sur des chaussures connectées ? Les installer sur les Santander Cycle ou les Barclays Bike (l’équivalent des Vélib à Londres) ? Les installer sur les mythiques taxis londoniens ?

Bref, utiliser des pigeons était-il vraiment indispensable ?

pi

Je sais qu’en posant ces questions, cela soulève bien évidemment la question de la cause animale en général, mais je voulais vous faire part de cela car le projet me plait vraiment… mais pas de cette façon là. J’espère que vous aurez aussi un avis sur la question. Peut-être vous posez-vous aussi des questions de ce type lorsque vous travaillez ? J’en connais certains d’entre-vous qui font attention d’utiliser des encres à l’eau, du papier recyclé, de ne pas faire de campagnes sexistes ou qui reposent sur des clichés dévalorisants… Bref, autant de questions que je me pose et dont je suis loin d’avoir encore toutes les réponses.Ces articles peuvent aussi vous intéresser:

L'origine de cet article Design et exploitation animale contre la pollution ? #PigeonAir se trouve sur Design & graphisme par Geoffrey Dorne -.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 111

Latest Images

Trending Articles





Latest Images